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ACADÉMIE DES SCIENCES.
O P T I Q U E . — Les systèmes optiques en mouvement et la translation de la Terre. Note de M. G . S agnac, présentée par M. Lippmann.
1. Effe t de mouvement élémentaire. — J ai exp liq u é c in ém a tiq u em en t le n trainement partiel des ondes lumineuses par leau en m ouvement (Comptes rendus, t. 129, p. 8 1 8 ; Société fran çaise de Physique, 1899) ; le principe de Veltm ann et laberration astronomique étudiée avec un système o ptique q uelco n q u e (Comptes rendus, t. 141, 1905, p. 1220). Mes raison ­ nements supposent que léther du vide n est pas du to u t entraîné dans la translation de la m atière ( h y p o th è s e de F r e s n e l) , ou, du moins, que la vitesse v du systèm e optique par rap p ort à léther du vide est uniforme aux divers points du système. Mais, quelle que soit la distribution du vecteur v dans l étendue du systèm e, il est perm is de conserver sous la forme suivante le principe de leffet de m ouvem ent élémentaire que j ai établi en 1899 ( loc. cit . ) et qui va servir de base pour une théorie c in ém a tiq u e plus générale.
S u r chaque élém ent de longueur dl lié à un systèm e optique, la trans­ lation du système fait varier la durée de propagation des ondulations lumi­
neuses de udl/V02 (effet de m o u v em en t é lé m e n t a ir e ) ; u d ésigne la com posante.
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suivant dl, de la vitesse v de l élément dl du système par rapport à léther du v i d e ; V 0 désigne la vitesse de la l umière dans le vide, mê me si lélé­ ment dl est compris dans lun des milieux matériels du système optique.
2 . Effet tourbillonnaire optique. — J appelle ainsi la variation A T que la
durée de propagation sur le périmètre du circuit subit sous linfluence du mouvement relatif de ce circuit invariable et de léther du vide. C est la
somme des eflels élémentaires
étendue à tous les éléments dl du circuit.
O r , la s omme des valeurs de u dl représente ( l or d K e l v i n ) la circulation C de léther le l o n g du circuiL ou ( B j e r k n e s ) l'intensité du tourbillon corres­ pondant, à travers le circuit. Introduisons la valeur moyenne b du vecteur
de Bjerknes, ou densité du tourbillon, perpendiculairement à la surface S du circuit supposé plan. L effet tourbillonnaire optique a pour valeur
Si la densité du tourbillon est toujours nulle, a ut r em en t dit, si le m o u v e­
ment relatif de léther est irrotationnel, la valeur de AT est nulle et lon peut appliquer le théorème de Vellm ann ( loc. cit.).
Si, au contraire, le mouvement relatif de l'éther est rotationnel, le
retard AT produit une variation de phase (X, longueur d onde) :
Faisons alors interférer deux systèmes dondulations lumineuses qui ont parcouru en sens opposés le circuit optique de grande surface S (voir mes
Notes, Comptes rendus, t. 150, 1910, p. 1902 et 1676). L effet tourbillonnaire altérera de 2x la différence de phase des deux
ondulations inverses, car il résulte d effets de m o uv e m e nt du p remi er ordre qui changent de sens avec la propagation de la lumière.
3 . Limite supérieure de L'entraînement de léther dans la translation de la Terre. — Si l éther est supposé entraîné au voi si nage du sol, la vitesse relative v de la T e r r e et de léther a ug me nt e de vqΔuand laltitude croît de Δz et ne devient égale à la vitesse v0 de translation de la Terre quà
laltitude où cesse lentrainement.
Vers midi (ou minuit), la vitesse v est parallèle à lhorizon, le vecteur b
est horizontal, voisin du méri di en, et a pour valeur Δv/Δz(si l on né gl ige la
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académie des sciences.
c o u rb u re des lignes de flux de l éther vis-à-vis de b/v) D a n s ces conditions,
la valeur ( 2 ) de x sapplique à la surface S d un circuit vertical orienté est-ouest.
D e midi à m inuit, le sens de propagation de chaque ondulation se trouve retourné dans lespace, la variation 2 x de la différence de phase sintervertit et les franges d interférence doivent se déplacer de 4 x rangs.
A u cours dobservations que je décrirai ailleurs, j'ai constaté que la position de la frange centrale de mon interféromètre à faisceaux inverses ( loc. cit., p. 16 7 6 ) ne d épen dait pas de l heure. L a précision des pointés a perm is de d é te rm in e r une lim ite sup érieure de x co rresp o n d an t à 1/10000
longueur donde pour un circuit de 3om de contour, incliné sur lhorizon;
de p ro jection verticale 2om2 D après la form ule ( 2 ) , b ou Δv/Δzadm et alors la
limite supérieure
de radian par seconde. C est dire que, pour une
ascension v e rtic ale de 1m; la vitesse relative v n a u g m en te m êm e pas de la
fraction 1/3*10-7 de la vitesse v0 de la T e r r e .
En reprenant la théorie de laberration des étoiles (Comptes rendus, 1905,
loc. cit . ) dans l h ypoth èse d un en tra în em en t de l éther près du sol, 011 voit
aisément qu elle subsiste, à condition de définir l aberration par la vitesse
relative v du g lo b e et de l éther au lieu d observation. C o m m e la valeur de
la vitesse de la Terre fait retrouver la valeur observée de laberration,
à lapproximation de
c est que la vitesse d entraînem ent (v 0 — v) près
du sol a d m e t v0c1/ o0mme limite sup érieure. L e résultat, de mes observations
c om p lète le p ré cé d e n t. D e plus, il m ontre q u il faut rédu ire b eauco up la
lim ite supérieure de la vitesse d entraînem ent ( v — v0) si l on ne veu t pas
admettre que cette vitesse soit encore notable à de grandes altitudes.
4 . Effet tourbillonnaire optique angulaire. — Soient deux lunettes dirigées
lune vers lautre à une grande distance mutuelle D . Su r laire ( D . l) de la section (diam ètre l ) du long faisceau lum ineux qui sépare les lunettes,
leffet tourbillonnaire produit le retard AT ou
. l entre les deux vibra­
tions élémentaires propagées suivant les bords opposés du faisceau. P our que le synchronisme focal soit rétabli, limage du foyer dune lunette au foyer de lautre doit être déviée d un angle ε tel q ue lavance géom étrique correspondante ε l com pense ju s te m e n t le retard g é o m é tr iq u e V 0ΔT . O n en d éd uit aisém ent que si la lunette L 2 est exactem en t pointée sur la lunette L 1,
celle-ci est dépointée, p a r rap p ort à L 2, de l angle 2 ε ou
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D après la limite supérieure d e b, que mes observations ont établie, reflet
tourbillonnaire angulaire 2 ε a dm et la limite supérieure 2/3*10-13D/c.m
Pour déterminer directement cette limite, il aurait fallu fixer la précision des pointés réciproques des deux lunettes à moins de 0" , 1 à travers une couche atmo sp hé ri qu e de 150km de l o ng ue ur , ou bien à moins de o " , 1 à 1 5km de distance.